Nous nous rendons dans la région de Baugé, au cœur du Baugeois, pour découvrir l'histoire terrifiante du Loup-Garou de Baugé.Notre récit nous plonge dans l'Anjou du XVIIe siècle, une époque où les forêts étaient plus denses et plus sombres, et où la frontière entre le réel et le surnaturel semblait parfois bien mince. La région de Baugé, avec ses vastes étendues boisées, était particulièrement propice aux histoires de créatures mystérieuses. La légende du Loup-Garou de Baugé commence par une série d'attaques sanglantes sur le bétail local. Des moutons, des chèvres, et même des veaux étaient retrouvés déchiquetés dans les champs, leurs corps portant des marques de crocs gigantesques. Au début, les paysans pensèrent à l'œuvre d'un loup particulièrement féroce. Mais bientôt, les témoignages devinrent plus inquiétants. Des villageois affirmaient avoir vu une créature monstrueuse, mi-homme mi-loup, rôdant dans les bois à la tombée de la nuit. Les descriptions variaient, mais tous s'accordaient sur certains points : la bête était massive, couverte de poils, avec des yeux luisants dans l'obscurité et des griffes acérées. La panique s'empara rapidement de la région. Les gens n'osaient plus sortir après le coucher du soleil, et les enfants étaient gardés à l'intérieur dès que la nuit tombait. Les autorités locales organisèrent des battues, mais la créature restait insaisissable. C'est alors qu'entra en scène le personnage central de notre légende : Jean Grenier, un jeune berger solitaire qui vivait en bordure du village. Jean était connu pour être un garçon étrange, taciturne, qui préférait la compagnie des animaux à celle des humains. Un soir de pleine lune, alors que Jean gardait son troupeau, il fut surpris par deux chasseurs. Ce qu'ils virent les glaça d'effroi : Jean semblait en pleine transformation, son corps se couvrant de poils, ses mains se changeant en pattes griffues. Terrifiés, les chasseurs s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans le village. Le lendemain, une foule en colère se rendit à la cabane de Jean. Le jeune homme fut arrêté et emmené devant le juge local. Lors de son procès, Jean fit des aveux surprenants. Il raconta qu'il avait été maudit par un vieux sorcier des bois, qui lui avait donné une peau de loup magique. En la revêtant les nuits de pleine lune, Jean se transformait en loup-garou. Le juge, un homme éclairé pour son époque, hésitait entre considérer Jean comme un criminel ou comme un malade mental. Finalement, plutôt que de le condamner au bûcher comme le réclamait la foule, il décida de l'enfermer dans un monastère pour le reste de ses jours. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. On raconte que lors de son transfert vers le monastère, Jean réussit à s'échapper. Il disparut dans les bois, et jamais on ne le revit. Cependant, les attaques de bétail continuèrent sporadiquement dans la région, alimentant la légende du Loup-Garou de Baugé. Au fil des années, les témoignages de rencontres avec la créature se multiplièrent. Une histoire particulièrement célèbre est celle de Marie, une jeune fille du village. Un soir, alors qu'elle rentrait d'une visite à sa grand-mère, elle fut poursuivie par une créature massive à travers les bois. Elle ne dut son salut qu'à l'intervention d'un bûcheron qui passait par là. La légende du Loup-Garou de Baugé s'est transmise de génération en génération, s'enrichissant de nouveaux détails à chaque récit. Certains affirmaient que la créature ne pouvait être tuée que par une balle en argent bénie par un prêtre. D'autres racontaient que le loup-garou redevenait humain s'il était appelé trois fois par son nom de baptême. Cette histoire s'inscrit dans une longue tradition de légendes de loups-garous en Europe. Elle reflète les peurs ancestrales liées à la forêt et à la nature sauvage, ainsi que la fascination pour la transformation et la dualité de la nature humaine. La légende du Loup-Garou de Baugé a profondément marqué l'imaginaire local. Encore aujourd'hui, certains habitants de la région affirment avoir entendu des hurlements étranges dans les bois les nuits de pleine lune. Des randonneurs rapportent parfois avoir vu une forme massive se faufiler entre les arbres au crépuscule. Cette histoire est devenue une partie intégrante du patrimoine culturel de la région de Baugé. Elle est racontée lors des veillées, inspire des spectacles locaux, et attire même des amateurs de paranormal en quête de sensations fortes. La légende nous rappelle aussi l'évolution de notre rapport à la nature et au surnaturel. Ce qui était autrefois une source de terreur est devenu aujourd'hui un élément de folklore, une histoire que l'on se raconte pour frissonner agréablement. Alors, si vous vous promenez un jour dans les bois autour de Baugé, restez attentifs. Qui sait ? ...